GPE : l’histoire du Mur pour la Paix ne doit pas se répéter...
Le Grand Palais éphémère doit partir au plus vite ! La date contractuelle de départ du Grand palais éphémère est fixée au 30 novembre. Depuis le déménagement en octobre des installations de Paris 2024 à l’intérieur du bâtiment, aucun mouvement n’a été observé, aucun boulon ne semble avoir été desserré. Le bâtiment ressemble à une coquille vide, un grand hangar (cf. photo ci-dessus, prise début novembre 2024). Et il est toujours sur le domaine public, au Champ-de-Mars !
Une nuisance en chasse une autre
Beaucoup s’inquiètent de cette situation et, comme notre association, refusent de revivre une nouvelle version de l’affaire du Mur pour la Paix. Installé en l’an 2000 pour quatre mois au Champ-de-Mars, celui-ci s’est incrusté dans le parc pendant vingt ans, dans l’illégalité la plus totale.
Février 2010, le Mur pour la Paix est toujours au Champ-de-Mars...
Comble de l’ironie, ce monument intrusif a in fine été chassé des lieux parce que les pouvoirs publics avaient besoin de la place pour … y installer le Grand palais éphémère (GPE), volumineuse structure consacrée à l’évènementiel en tout genre. Une nuisance en a donc chassé une autre.
Un rappel des faits pour tirer leçon du passé
En 1999, à l’occasion des célébrations du passage à l’an 2000, le Mur pour la Paix - monument privé de 52 tonnes fait de panneaux de verre sur lesquels était gravé le mot « Paix » en de multiples langues - a été installé à titre temporaire au Champ-de-Mars. Il a, à ses débuts, bénéficié de nombreuses contributions d’entreprises privées et d’organismes publics.
Janvier 2013, l'accès au Mur pour la Paix est interdit pour des raisons de sécurité.
Le monument a souffert de dégradations diverses au fil des années. Lors de la coupe de football de l’UEFA en mai-août 2016, l’installation d’une « Fan Zone » pour les supporters avait même entraîné l’édification d’une « protection » de ce monument toujours illégal pour environ 200 000 €. Au terme de cet épisode, il était même envisagé de le restaurer pour le pérenniser !
Juillet 2017, le monument semble abandonné.
Malgré l’illégalité de sa présence, constatée explicitement à partir de 2002, il va rester en place jusqu’en 2019. Une illégalité reconnue mais ignorée par dix ministres de la Culture successifs.
En 2018, la donne a changé : le Grand Palais devait être restauré pendant plusieurs années et cherchait un lieu où accueillir les évènements qu’il hébergeait habituellement (comme le Saut Hermès). Dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, on cherchait aussi un site olympique pour accueillir notamment les épreuves de judo. Les pouvoirs publics ont donc décidé de construire au Champ-de-Mars, exactement sur l’emplacement du Mur pour la Paix, une structure elle aussi temporaire : le Grand Palais Éphémère, pour offrir une solution au Grand Palais et à Paris 2024. Pour une durée de quatre ans qui s’achève précisément en cette fin novembre.
Mais où est passé le Mur pour la Paix ?
En septembre 2019, la cour administrative d’appel de Paris, saisie par deux associations, dont Les Amis du Champ-de-Mars, exigeait le départ du Mur pour la Paix. Et libérait ainsi l’espace nécessaire à la construction du GPE.
On apprenait, dans le cours de cette procédure, qu’une négociation entre les pouvoirs publics et les propriétaires privés du monument avait abouti à un accord inouï : le monument partirait du Champ-de-Mars pour être installé, sous une nouvelle forme, un peu plus loin, avenue de Breteuil (7e). La Ville de Paris et le ministère de la Culture se partageant, sur fonds publics, le coût de l’opération (1,5 M€). Cette décision a été entérinée par un vote du Conseil de Paris en octobre 2020.
Juin 2020, "déconstruction" du Mur pour la Paix.
Le monument a quitté le Champ-de-Mars en 2020 mais le "nouveau" Mur pour la Paix n’a pas été mis en place avenue de Breteuil. Les habitants du quartier se sont mobilisés contre son « parachutage » par une pétition qui a trouvé un certain écho. Puis, son installation sur cette avenue a été l’objet d’une décision négative de la justice administrative en septembre 2023.
On ignore à ce jour ce qu’il est advenu du projet de Mur pour la Paix.
Le GPE doit partir à son tour
En ce qui concerne le GPE, on entend actuellement parler de différentes destinations potentielles, notamment en Seine-Saint-Denis. Pour nous, peu importe. Le principal est qu’il parte du Champ-de-Mars, qu’il libère l’espace public qu’il occupe depuis quatre ans, causant de nombreux dégâts, notamment sur les arbres, et source de nuisances pour les très nombreux piétons utilisant le trottoir de la place Joffre.
Il est temps de retrouver la perspective jusqu’à l’École militaire que bloque le bâtiment du GPE ainsi que les deux grands bassins actuellement enfouis sous celui-ci.
Il est temps également de revoir la statue de Maréchal Joffre, emprisonnée depuis quatre ans dans l’édifice !
© Amis du Champ de Mars - Photo du plateau Joffre : DR
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